Cession d’entreprise : Quels sont les pièges à éviter ?

La transmission de son entreprise est en général un événement important pour un dirigeant. Voici quelques erreurs à éviter si vous souhaitez céder votre entreprise dans de bonnes conditions.

Reporter la cession de votre entreprise

Vous détestez parler de « l’après », vous vous refusez à rédiger un testament, vous dites aux personnes qui abordent le sujet que vous verrez bien le moment venu… Que deviendrait l’entreprise que vous avez mis autant de temps à construire et à développer s’il vous arrivait quelque chose ? Que feraient vos employés, les membres de votre famille ? Prendre le sujet de la transmission à bras le corps et à temps vous permettra de protéger vos proches, de pérenniser votre société, mais aussi d’optimiser votre patrimoine professionnel afin de maximiser le prix de vente et l’impact fiscal le moment venu !

Essayer de tout faire tout seul

Vous vous dites que les experts, ça coûte cher, et qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Vous commencez alors à vous occuper vous-même de la mise en vente de votre société. Mais par quel bout le prendre ? Quelles sont les étapes à respecter ? Comment trouver le bon repreneur ? Répondre à toutes ces questions vous demandera un temps énorme pour vous renseigner et vous former… un temps que vous ne passez pas à développer votre entreprise… à force de vouloir économiser de l’argent, vous finissez par en faire perdre à votre entreprise sans le vouloir. Les experts en transmission d’entreprise sont souvent rémunérés en grande partie au succès des opérations. Gagnez du temps et de l’argent en vous faisant accompagner !

Être le seul maître à bord dans l’entreprise

Vous êtes un musicien multi-talents, le problème c’est qu’il ne vous reste plus assez de mains pour jouer d’un cinquième instrument… Gérer une entreprise facilement vendable, ce n’est pas savoir tout faire, c’est savoir s’entourer des bons musiciens et rester à sa place de chef d’orchestre. Pour pouvoir vendre votre entreprise sans difficultés : déléguez, donnez des responsabilités à vos salariés, réfléchissez à la sauvegarde du savoir en cas de départ d’un salarié clé… Cela représente certes un gros effort intellectuel et opérationnel, mais vous y gagnerez grandement en confort de gestion et votre entreprise n’en aura que plus de valeur. Dans certains cas, inclure suffisamment tôt ses salariés-clés dans le processus de transmission, permet de les rassurer et de les fidéliser.

Être pressé

Maintenant, ça suffit, vous en avez assez des difficultés du quotidien lié à votre statut de dirigeant… vous voulez vendre ! Tout de suite ! Sachez tout d’abord qu’un processus classique de transmission prend généralement entre 6 mois et deux ans. Si les négociations se passent bien avec le repreneur que vous avez sélectionné, la vente peut se dérouler en quelques mois. Mais si votre entreprise présente des spécificités qui la rende moins attractive – pas d’équipe d’encadrement en place, année difficile, attente de prix trop élevées…, la recherche de repreneurs peut s’étaler dans le temps. D’où l’intérêt d’optimiser votre entreprise en amont pour augmenter vos chances de trouver rapidement le repreneur qu’il vous faut.

Choisir – ou plutôt « subir » le premier repreneur venu

Vous êtes ravi, vous avez rencontré un acquéreur intéressant, particulier ou dirigeants souhaitant opérer une croissance externe. Vous annulez tous les rendez-vous avec les autres prétendants car vous êtes persuadé que c’est lui le bon. Malheureusement, après vous avoir fait une offre intéressante, il échoue à rassembler les financements et se désengage du dossier… 4 mois de perdus ! Il est essentiel de s’assurer du sérieux du repreneur et en particulier du montant de son apport personnel. Les banques exigent en général a minima un apport de 20% du prix de cession. Dans le cadre d’une croissance externe, il sera important de comprendre assez rapidement le schéma de financement que souhaite mettre en place l’acquéreur, la qualité des comptes de sa société et de s’assurer que le rapport d’EBE sur dettes de l’ensemble du groupe est acceptable vis-à-vis des financeurs.

Votre entreprise, c’est votre fierté. Vous l’avez acquise ou encore fondée et développée, vous avez traversé des coups durs, mais aujourd’hui elle présente une structure financière saine, dispose d’un outil de production performant, et fait état de bonnes références clients. Vous refusez de la vendre au rabais ! Vous avez déjà été approché à plusieurs reprises par des acquéreurs de différentes natures (concurrents, repreneurs particuliers, fonds d’investissement souhaitant élargir son portefeuille).
Soyez conscient que la valeur comptable d’une entreprise ne correspond pas toujours à sa valeur de marché, car de nombreux facteurs peuvent jouer : des facteurs externes comme l’évolution réglementaire de votre secteur d’activité, le changement des habitudes d’achat des ménages, la concurrence… et des facteurs internes à l’entreprise comme la présence d’une équipe d’encadrement autonome, la pyramide des âges de vos salariés, l’état de votre parc machines ou véhicules, le poids de vos plus gros clients ou votre dépendance à vos fournisseurs. Faites appel à un conseil extérieur qui saura évaluer votre société de façon objective et maximiser vos chances de la vendre au juste prix.

Oublier d’informer toutes les parties prenantes

Vis-à-vis de vos salariés, la loi vous impose de les informer de votre intention de vendre votre société (par lettre recommandée), au moins deux moins à l’avance, pour que ceux-ci puissent émettre une offre de reprise. Le non-respect de cette obligation peut entrainer le paiement d’une amende égale à 2% du montant de la vente. N’oubliez pas non plus d’informer votre famille et vos conseils habituels de votre souhait de transmettre pour éviter tout malentendu.

Vendre sans réflexion fiscale et patrimoniale préalable

En matière d’entreprise, transmission rime souvent avec imposition. Les règles applicables sont complexes et elles diffèrent selon que vous cédez une entreprise individuelle, un fonds de commerce ou des titres de société. La plus-value réalisée peut toutefois bénéficier d’abattements avant impôt selon votre situation. Un avocat fiscaliste sera à même de vous renseigner sur les moyens de transmettre votre entreprise à moindre coût, via une donation à vos enfants et/ou la signature d’un pacte « Dutreil » par exemple.

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